Résumé : | Le xviiie siècle est marqué en France à la fois par un grand progrès des sciences naturelles en général et de la connaissance des grottes en particulier, et par un mouvement d’idées qui va se traduire par la publication de grandes encyclopédies qui se donnaient pour but de proposer une somme du savoir humain. La plus célèbre est bien sûr l’Encyclopédie en 17 tomes dirigée par Diderot et d’Alembert [1751-65], mais, jugée trop irrévérencieuse et d’esprit trop libre, d’autres encyclopédies lui furent opposées, comme le « Dictionnaire de Trévoux » d’inspiration jésuite.
La lecture des ces encyclopédies révèle un intérêt certain pour le monde souterrain, des dizaines de cavités sont citées et décrites ; en effet le karst profond est un bon « terrain » pour l’affrontement entre les vieilles croyances, parfois les superstitions, et les entreprises rationalistes.
Certes, les phénomènes du Karst de la Carniole sont bien représentés, mais on trouve aussi mention de grottes de Styrie, de Dalmatie, de Hongrie… On s’appuiera donc sur ces sources historiques qui connurent en leur temps une grande diffusion pour comprendre ce que les Lumières avaient saisi des réalités karstiques, pour essayer d’identifier les sources des Encyclopédistes et pour dresser un panorama de la géographie savante du monde souterrain au xviiie siècle. |