Résumé : |
La karstification par fantômisation s’est imposée comme un paradigme prouvé à maintes reprises pour de nombreux exemples de systèmes : karsts de l’Entredeux-Mers, système de la Touvre en Charente, grotte de Trabuc, karsts du Mâconnais, karsts belges, karsts du lac de Como pour n’en citer que quelques uns. La difficulté est de découvrir dans des cavités ayant connu un long passé de circulations fluviatiles les preuves de la phase « fantômes de roche » antérieure.
Or, les grands vides à composante verticale, salles ou puits, peuvent être interprétés dans le cadre de ce paradigme. Cette interprétation s’appuie sur l’observation in situ de structures à altérite résiduelle à divers stades de leur évolution, couloirs verticaux dont le stade fantôme a été décrit à plusieurs reprises à partir d’exemples pris dans les paléokarsts du Hainaut en Belgique. Ces couloirs évoluent après érosion totale ou partielle en formes verticales encombrées des blocs résiduels intacts de l’altération qui se retrouvent alors soit empilés les uns sur les autres, soit progressivement évacués par l’érosion normale d’une rivière souterraine.
Différents stades évolutifs de ces structures peuvent aboutir à la formation de dolines, de puits ou de salles. Nous présentons dans cette communication des exemples choisis dans des grottes belges (Han-sur-Lesse et grotte du Pont d’Arcole à Hastière) et évoquons les perspectives qui s’ouvrent pour expliquer par cette karstogenèse la formation des grands puits. |