Résumé : | Depuis les premières découvertes dans les années 1860 d’organismes souterrains en France, l’effort d’échantillonnage et d’identification des espèces souterraines est resté soutenu. Pourtant, l’inventaire des espèces est encore largement incomplet. Depuis les années 1990, la percée des méthodes moléculaires a révolutionné les concepts et les pratiques guidant l’inventaire des espèces. Ici, nous expliquons comment les méthodes moléculaires ont changé la façon de délimiter, d’identifier et d’échantillonner les espèces. Dans le cadre de la taxinomie intégrative, les espèces sont désormais délimitées à la fois sur des bases morphologiques et moléculaires. Les méthodes de délimitation moléculaire fournissent souvent beaucoup plus de taxons avec des aires de distribution plus restreintes que la morphologie. L’inventaire moléculaire des espèces est simultanément passé de l’échantillonnage des spécimens à celui de l’ADN environnemental (ADNe) et de l’identification d’un seul organisme (barcoding) à l’identification en masse de toute une communauté (metabarcoding). Toutefois, il existe encore un certain nombre de défis à relever pour que l’ADN environnemental et le metabarcoding soient appliqués en routine à l’inventaire de la biodiversité souterraine. |