Résumé :
|
Type de montagne neigeuse de moyenne altitude (Corbel, 1956), le Vercors méridional fournit un domaine d'étude intéressant à plus d'un titre. 1) Les réseaux profonds y sont exceptionnellement développés, hérités probablement en partie du Tertiaire, recoupés au Quaternaire par des circulations descendantes. Ces réseaux de montagne, perchés, à régime vadose, offrent des phénomènes hydrologiques originaux, dont les crevaisons de la Luire sont l'aspect le plus spectaculaire. Le système de la Vernaison souterraine, complexe et incomplètement reconnu, alimente des résurgences dont les débits sont parmi les plus importants de France. 2) A l'écart des grands courants de glaces alpines, le Vercors du sud a connu des glaciations locales qui ont abandonné des traces nettes, mais dont il est difficile pour l'instant de reconstituer les divers stades. Bien que l'inlandsis largement étalé sur les hauts plateaux ait manqué d'épaisseur et de vitesse pour effectuer un travail de défoncement important, les glaciations ont participé activement à l'élaboration du modelé actuel. Déblaiement et râclage glaciaires alternant ou collaborant avec la corrosion karstique ont abouti à la création de formes composites originales. 3) Le paysage actuel doit aussi beaucoup à la dissolution postglaciaire, très efficace, dans ce massif humide, surtout sous couverture pédologique. La puissante ablation superficielle a cependant laissé subsister, dans certaines conditions, des témoins glaciaires intacts qui créent localement de véritables paysages de haute montagne, étonnant à ces altitudes. Un certain étagement des formes apparaît, plateau forestier ou herbu troué de dolines, grand lapiez du Purgatoire, désert pierreux de Glandasse, karst alpin à pierrailles, mais les balancements climatiques et leurs conséquences morphogénétiques, ainsi que les variations des faciès, introduisent de notables modifications au schéma classique
|